Les musulmans acceptent la mort comme un passage. Après une vie terrestre offerte par Allah pour être à l’épreuve, il est promis à chaque musulman la résurrection vers une vie éternelle au paradis – vie paisible et heureuse – ou en enfer – vie tourmentée et douloureuse, l’enfer étant décrit comme la négation du paradis.
Ainsi, la mort doit être accompagnée par les vivants par la Janazah pour :
Selon le Coran, l’âme se déplace au moment de la mort et quitte le corps sans que la personne ne s’en rende même compte, et ce, dans un délai indéterminé.
A l’heure de rendre le dernier souffle sonne, le défunt voit alors les mondes invisibles que les vivants ne voient pas : les anges et sa place future, soit au Paradis, soit en Enfer. Il a ainsi la pleine conviction du bien-fondé des Saintes Ecritures et personne ne quitte ce bas monde sans être croyant.
Pendant la mort, la conscience et l’état corporel du mourant sont maintenus tels qu’ils étaient entrés dans la mort jusqu’à sa Résurrection vers sa place future.
Votre conseiller funéraire vous est dédié et vous accompagnera avec bienveillance et professionnalisme à chaque étape, dans chacun de vos choix pour vous aider à traverser cette 1ère étape primordiale et douloureuse. Il veillera à instaurer et maintenir le climat de confiance indispensable à des prises de décisions sereines. Il vous conseille, propose mais c’est bien à vous qu’appartiennent les décisions.
Son rôle est de vous écouter, de vous accompagner dans l’organisation de funérailles personnalisées pour vous permettre d’offrir au défunt un dernier hommage qui respecte vos convictions ou ses dernières volontés.
La Chahada ou Profession de foi
« أَشْهَدُ أَنْ لَا إِلَٰهَ إِلَّا ٱللَّٰهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ ٱللَّٰهِ »
Transcription : ʾašhadu ʾan lâ ʾilâha ʾillâ -llâh, wa-ʾašhadu ʾanna Muḥammadan rasûlu-llâh
Traduction : « J’atteste qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et j’atteste que Mahomet est le Messager de Dieu.»
La prière, la profession de foi – élément central de la religion musulmane, l’invocation des Noms de Dieu et la demande de pardon doivent être répétées par le mourant, jusqu’à ce qu’il rende leur dernier souffle. Au cas où le mourant ne fait pas ces prescriptions, il appartient aux membres de sa famille ou à l’imam de les rappeler lentement, à proximité de ses oreilles. La profession de foi : « Il n’y a d’autre dieux que Dieu et Mohammed est l’envoyé de dieu »
Le décès du défunt étant une volonté divine écrite, sa remise en question est un blasphème. Pour autant, pour l’Islam, le deuil et ses réactions normales sont permises car elles sont naturelles. Pleurer parce qu’on est triste : Oui, questionner la raison divine du défunt : NON.
L’homme a été construit à partir d’argile et doit revenir à la terre. A terme, le corps disparaitra dans la terre, l’âme libérée, le corps ressuscité. Ainsi, la crémation est formellement interdite par l’Islam. En cas de transport international pour inhumer le corps dans un autre pays que la France, il est parfois exigé par les autorités du pays accueillants ou par les compagnies de transport que des soins de conservation soient effectués. Dans ce cas, ces soins peuvent être envisagés. En cas de doute, on peut toujours consulter l’imam de la mosquée du défunt.
Il est alors temps de contacter les pompes funèbres. Votre conseiller funéraire sera vous aider pour respecter l’ensemble des rites musulmans, en faisant appel aux services des rites funéraires de la mosquée pour la toilette et l’accompagnement d’un imam.
Les obsèques ont lieu en général le jour même (si le décès a eu lieu le matin) ou le lendemain (si le décès a eu lieu l’après-midi ou durant la nuit), tout en respectant la législation française :
En cas de transport international, les délais peuvent être de quelques jours.
Rapidement, une toilette rituelle est effectuée par des membres de la famille du même sexe, avec le plus grand respect de pudeur nécessaire. La famille pourra être déchargée de ce devoir grâce aux hommes ou aux femmes de foi de la mosquée qui pourront le faire à leur place. L’époux ou l’épouse seulement sont autorisés à participer à la toilette. Après avoir placé la tête du corps vers la Mecque, le corps est lavé et séché trois fois, et les najasa – les souillures impures d’après la chariah. Puis, le corps est enveloppé dans un kafan, ou linceul, le plus souvent un nombre minimum et impair (en France, 3 morceaux) de tissus de coton propres et non cousus, les pieds attachés ensemble, les bras le long du corps, avec pour seule partie visible le visage. Selon les coutumes, le kafan peut varier (nombre de morceaux de tissu, matériau, couleur…). Le corps est ainsi présentable devant Allah.
Les proches de la famille peuvent alors visiter le défunt et sa famille, présenter leurs condoléances et prier.
La toilette rituelle musulmane peut avoir lieu à la chambre mortuaire de l’hôpital, à la chambre funéraire ou bien à la maison, en présence de la famille (du même sexe que le défunt, toujours).
En cas de mort sur la voie publique, le corps est emmené à l’Institut médico-légal. Après une éventuelle autopsie demandée par le Procureur de la République, l’enterrement pourra être organisé, et la toilette pourra être effectuée à l’Institut, mais sans la présence de la famille cette fois.
Il n’est pas prévu de cercueil dans les Hadiths concernant le rite funéraire de l’Islam. Il est juste demandé que le corps soit lavé, placé dans un linceul, et enterré. En France, le cercueil étant obligatoire en France, on le choisira donc le plus simple possible, le plus dégradable possible, et on évitera toute ostentation, sans capiton, car il n’est pas un élément important d’un point de vue religieux. La plaque sur le cercueil avec le nom du défunt est un élément légalement obligatoire en France. L’emblème du croissant musulman sur le cercueil La mise en bière sera effectuée par des personnes qui auront effectuées la toilette rituelle. La tête sera tournée de telle façon que, le corps placé dans la tombe, le visage soit face à la Qibla. Symboliquement, le corps est allongé sur le flanc droit, la tête tournée légèrement pour que le défunt « regarde » la direction de la Mecque et puisse de diriger dans la bonne direction au moment de la Résurrection.
En pratique, en France, on place le corps dans le cercueil en tournant le visage légèrement sur la droite. Au moment de l’enterrement, on oriente le cercueil dans la tombe de manière que le côté droit du cercueil soit le plus possible face au Sud-Est.
En Islam, il est préconisé qu’une personne soit inhumée là où elle est décédée. Bonne nouvelle, ceci est parfaitement conforme avec la Loi française qui propose le droit à l’inhumation dans un cimetière de la commune du lieu de décès, ou de la commune du lieu d’habitation du défunt.
Le principe républicain implique que toute personne doit être traitée également, quel que soit ses croyances. Ainsi, il ne peut y avoir de « marquage » religieux effectué par l’Etat dans un cimetière.
Le principe de laïcité devant également être possible, chaque sépulture peut être alors marquée par des signes religieux.
En France, les carrés musulmans sont dits musulmans car les emplacements sont très souvent orientés vers le Sud-Est de la France, c’est-à-dire la direction de la Mecque. Selon la Tradition, il est souhaitable que les musulmans soient rassemblés dans un cimetière dédié, mais rien n’interdit l’inhumation dans un cimetière « multireligieux » dès lors qu’on respecte l’ensevelissement en pleine terre, et l’orientation du visage vers la Qibla.
Il n’y a pas de carré musulman dans tous les cimetières du fait des principes républicains et laïcs des fonctionnements des cimetières.
Les prières sont effectuées auprès du défunt au cimetière. Du fait de la barrière du cercueil, certaines branches islamiques préconisent les prières dans les chambres mortuaires ou funéraires, avant la mise en bière ou avant la fermeture du cercueil.
L’imam, ou toute musulman sachant mener le rite funéraire correctement, prononce la « prière des morts » : il s’agit de 4 tekbir – glorifications d’Allâh ou le fait de dire « Allahou Akbar ». Plutôt brève, elle est prononcée debout. L’assistance reste également debout.
Après le premier tekbir, on récite la Fatiha (première sourate du Coran).
Après le second tekbir, on récite la prière sur le Prophète.
Après le troisième, celle pour le pardon et le repos de l’âme du défunt.
Après le quatrième, le Salat Janazah est conclu par un simple Salam à droite.
La Tradition décourage les femmes à venir au cimetière, tandis que tout musulman croisant un cortège funéraire d’un frère est plutôt invité à le suivre. En France, les femmes vont jusqu’au cimetière et se mettent simplement un peu à l’écart durant la descente du cercueil en terre.
L’inhumation du corps commence en général par les pieds. L’orthodoxie propose que 3 poignées de terre soient jetées sur le corps (au niveau de la tête) tout en récitant un verset du Coran (supposant alors que cette personne est elle-même musulmane). Il est tout à fait admis qu’un non-musulman porte 3 poignées de terre sans réciter de verset coranique.
La simplicité et la sobriété implique l’absence de fleurs. Cependant, le dernier devoir des funérailles musulmanes étant d’enterrer le corps dans une fosse qui dissimule son odeur, certaines cultures asiatiques notamment éparpillent des fleurs et parfument la tombe. Ainsi, bien qu’il soit préférable d’offrir des dons à la famille ou aux proches (nourriture, ménage, transport, argent…), les fleurs en guise de témoignage sont tout à fait admises.
Il est préférable de n’enterrer qu’un seul défunt par concession. Toutefois, il n’est pas interdit par la chariah qu’il y ait 2 ou 3 défunts, dès lors que l’on privilégie le même sang – des membres d’une même famille.
Remarque : l’ordre des prières, le nombre de tekbirs, le choix des prières peuvent varier selon le mouvement islamique auquel on appartient. La description fait ci-dessus n’est qu’une illustration de ce qui est le plus souvent observé la majorité des musulmans sunnites. Il est toujours préférable de suivre les conseils des anciens, ou de se référer à l’imam de la mosquée dont le défunt était attaché.
La religion musulmane préconise de ne couvrir le corps qu’avec de la terre. La tombe musulmane, au sens de son ornement, n’existe donc tout simplement pas dans le Livre.
Des Hadiths précisent qu’il est possible de saluer une sépulture, mais pas d’y prier. Afin de reconnaître la sépulture, dès lors que la terre se tassera avec le temps, elle pourra être marquée par le dépôt de pierres, à la tête et au pied. Les inscriptions ne sont pas souhaitables.
Ainsi, la présence d’un monument funéraire, assimilé à une grosse pierre, est donc considérée comme une exagération des pierres marquants une sépulture, d’un point de vue orthodoxe. En France, certains cimetières rendent obligatoires l’inscription des noms des défunts sur les tombes, ainsi que la pose d’une semelle, sorte de cadre délimitant le terrain de la concession.
La pierre tombale musulmane classique est donc une façon détournée de répondre aux exigences de la réglementation funéraire française et des préconisations de la Chariah. Ainsi une simple stèle verticale gravée du nom du défunt, et dont la forme en dôme rappelle celui de la Mecque, et un cadre rempli par des petits cailloux pour délimiter la sépulture sont, semblent-ils en conformité avec la Tradition, et avec les lois françaises.
Le deuil en Islam dure 3 jours, selon le hadith n° 1280 rapporté par Mouslim et Boukhari.
Il est alors conseillé, pour la famille, d’éviter de porter du parfum, du khôl, des bijoux, ou des vêtements ostentatoirement onéreux. Les proches et les amis viendront visiter les membres de la famille, les aider pour le quotidien du foyer (préparation des repas, ménage, courses …) et apporter leur soutien en rappelant la foi en Allah. En effet, la mort étant une volonté écrite divine, elle est nécessairement arrivée au bon moment, et en renouvelant sa foi en Allah, la tristesse est apaisée.
Il n’y a aucun changement ou interdit, comme le jeûne par exemple. Boire, manger, se laver, faire ses prières doivent être dans le quotidien.
Pour les veuves seulement, le deuil s’étend à 4 mois lunaires et 10 jours, délai à partir duquel elles peuvent se remarier.